La connaissance des pré-requis manquants

Connaissance des pré-requis manquants au lycée Mon expérience de professeur de mathématiques, entre autre en classe de seconde, m’a amené, depuis quelques années déjà, à m’adapter à l’évolution des programmes et des réformes. Ces dernières ont eu pour objectif de réduire le nombre de redoublements au collège. Ainsi, les élèves peuvent donc entrer en seconde sans avoir les connaissances nécessaires et en ayant accumulé des lacunes.

Ma première stratégie pédagogique est alors de mettre en place un travail basé sur la recherche des pré-requis manquants. Chaque nouveau chapitre est par conséquent précédé de cette recherche. L’exemple suivant illustre l’obstacle rencontré par ce manque de connaissances antérieures : Simplifier la racine carrée de 98, soit 49×2, ne devient possible que si l’élève a enregistré que 49 correspond à 7×7. Il ne s’agit donc pas ici de compréhension mais bien de pré-requis manquants.


Systématisation du travail en classe différenciée

Systématisation du travail en classe différenciée au lycéeCeux-ci ne sont évidemment pas identiques d’un élève à un autre. Il en est de même pour la manière d’appréhender une règle ou une explication. Ma deuxième stratégie pédagogique est alors la systématisation de la classe différenciée. Travailler selon les besoins de chaque élève et s’adapter à leur réaction face à la compréhension d’un chapitre. Une classe à effectif réduit est bien sûr nécessaire ainsi qu’une « mise en scène » au sein de la classe. Il est essentiel de briser l’agencement traditionnel de la classe : des îlots de tables sont alors installés permettant de travailler en groupe de quatre élèves. Ceux-ci apprécient d’ailleurs cette installation ; ils savent qu’en leur proposant une situation nouvelle, ils travailleront mieux. Chaque groupe reçoit un travail différent. Il faut, pour certains, combler d’anciennes lacunes avant de pouvoir les amener sur un chapitre qu’ils ne comprendraient pas malgré tous les efforts fournis.

A l’inverse, les élèves ayant moins ou pas de lacunes profitent également de cette différenciation. Ils travaillent sur des exercices au niveau plus avancé que ceux proposés par le programme. L’intérêt de la matière devient alors plus évident pour eux et ils peuvent même envisager l’excellence en terminal et au baccalauréat où un 20/20 devient possible.


Mise en application des outils de la classe inversée

La classe inversée au lycéeLes deux premiers éléments cités ne sont cependant pas suffisants si on prend en compte le décalage entre le niveau souhaité et ce qu’ont réellement acquis les élèves mais aussi la différence de motivation pour les mathématiques d’un élève à un autre. Il est alors indispensable d’y associer mon troisième outil pédagogique : la classe inversée. Les nouvelles technologies sont un allié essentiel à cette stratégie. Il s’agit pour les élèves d’effectuer un travail à la maison qui précède le cours et qui permet un gain de temps inestimable. Cet objectif n’est atteignable que si la motivation des élèves est présente et n’est pas similaire au travail classique à la maison.

Pour cela, l’utilisation de courtes vidéos, que l’on trouve en nombre sur internet, illustrant un point de cours ou une technique d’exercice, est la solution la plus adaptée puisque, grâce à leur variété, je peux choisir celles qui me conviennent et qui correspondent le mieux au problème soulevé. La connaissance du cours, par petites séquences, avant d’entrer en classe, permet de mettre en application mes deux premières stratégies pédagogiques. La classe inversée peut être également accompagnée d’un travail d’exercices différencié à la maison que les élèves me font parvenir par mail afin d’avoir une correction plus personnalisée.

Jean-Marc Epelbaum
Docteur en épistémologie des mathématiques

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